Baisser la facture du chauffage : Med-EcoSuRe favorise l'éco-rénovation des universités publiques

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View of Med-EcoSuRe pilot photovoltaic installation at An-Najah National University, Palestine

This article originally appeared on TESIM website on June 3, 2021.


"Personne ne doute de la rationalité d'investir dans l'efficacité énergétique. Mais l'expérience et les fonds sont limités et les interventions sont coûteuses et complexes. Bien que des initiatives nationales et des programmes de donateurs internationaux soient disponibles, ils présentent un inconvénient : vous travaillez seul. C'est là qu'intervient IEV CTF MED : c'est un programme fantastique car ce n'est pas seulement un programme théorique, c'est  du concret qui permet d'apporter un réel changement. C'est sa principale valeur ajoutée, par rapport aux autres." Dr Imad Ibrik de l'Université nationale An-Najah en Palestine

La nécessité de devenir économes en énergie est largement reconnue : nos bâtiments sont de gros consommateurs d'énergie. Depuis les années 80, 40 % de la consommation énergétique mondiale se fait dans le secteur du logement. Malgré toutes les innovations et améliorations, ce pourcentage reste assez stable à ce jour. Le secteur public, étant un important propriétaire et exploitant de bâtiments, devrait être leader el matière, démontrant aux propriétaires privés les avantages des mesures d'efficacité énergétique.

Pourtant, tous les pays n'atteignent pas leurs objectifs. Un problème commun souvent rencontré en Méditerranée est l´extension à une plus grand échelle. Les universités jouent ici un rôle clé. D'une part, ils sont généralement propriétaires ou utilisateurs de bâtiments construits au cours des décennies précédentes, avec de mauvaises performances énergétiques et des fonds limités pour la rénovation. D'autre part, les universités ont le savoir-faire technologique et la capacité de réunir chercheurs et parties prenantes, les mécanismes pour assurer le suivi et le mandat pour informer les décideurs. Enfin et surtout, les universités fonctionnent de manière autonome et disposent de leur propre budget ; quand la facture de chauffage diminue, ça se traduit par plus de moyens pour l'enseignement et la recherche.

Les partenaires de Med-EcoSuRe ont déjà été impliqués dans plusieurs projets dans leurs pays avec leurs institutions nationales en charge des énergies renouvelables. Bien que ces projets soient essentiels, les experts ont également réalisé qu'une approche multinationale et multipartite au niveau du bassin maritime pourrait fournir une masse critique d'applications et également promouvoir l'efficacité énergétique de manière plus efficace.

Le secteur du logement représente 40% de la consommation d'énergie dans le monde

Démontrer les avantages de l'efficacité énergétique, comparer les résultats et en même temps montrer que « d'autres le font aussi », tout cela pourrait augmenter les chances de l´extension à plus grande échelle. Le Programme IEV CTF MED était l'une des rares options dont disposaient les partenaires pour établir une plate-forme de coopération transfrontalière, et c'est ainsi qu'est né Med-EcoSuRe.

9 pilotes d'efficacité énergétique dans des universités de Tunisie, Palestine, Italie et Espagne

Med-EcoSuRe vise à démontrer comment fonctionne l'efficacité énergétique : il le fait en appliquant des mesures de conservation de l'énergie et des applications d'énergie renouvelable, et par conséquent en diminuant la consommation d'énergie dans neuf anciens bâtiments universitaires publics, dispersés dans quatre pays différents (Tunisie, Palestine, Italie et Espagne).

Les activités comprennent des audits énergétiques dans les bâtiments universitaires et la sélection de neuf sites pilotes pour l'installation de systèmes photovoltaïques. Les chercheurs ont conçu un certain nombre d'interventions, d'équipements et de technologies différents pour ces sites pilotes. Les interventions vont du simple remplacement des ampoules au contrôle élaboré du chauffage central et de la ventilation, en passant par les installations photovoltaïques.

[IEV CTF Med] est un programme fantastique car ce n'est pas seulement un programme théorique, c'est du concret qui permet la réalisation d'un réel changement. C'est sa principale valeur ajoutée, par rapport aux autres.

Après le suivi des performances des sites pilotes et l'évaluation des effets, les partenaires du projet exploreront à court terme le potentiel de réplication dans d'autres bâtiments universitaires, et à long terme à une plus grande échelle de bâtiments publics. Les résultats seront rassemblés dans des boîtes à outils, par exemple pour les opérateurs et les décideurs, et dans des plans stratégiques transfrontaliers pour la rénovation des bâtiments universitaires.

Vue des systèmes photovoltaïques installés par le projet Med-EcoSuRe à l'Université nationale An-Najah, Palestine (à gauche) et à l'École nationale d'ingénieurs de Tunis (à droite)

Les résultats des recherches menées tout au long de ce projet seront publiés avec l'analyse de l'impact technique et économique d'un tel projet dans les pays participants. De cette manière, les universités pourront choisir parmi un large éventail de technologies, de politiques et de mécanismes de financement pour améliorer l'efficacité énergétique et introduire des économies d'énergie rentables dans les bâtiments.

Mais ce n'est pas toute l'histoire. Outre les avantages immédiats, Med-EcoSuRe devrait stimuler la demande locale liée à l'installation et à la maintenance d'équipements d'efficacité énergétique dans les bâtiments, et créer des emplois et des opportunités commerciales pour la fabrication locale, ainsi que la commercialisation de matériaux de construction économes en énergie. Enfin, Med-EcoSure est destiné à créer une nouvelle culture parmi les étudiants, futurs décideurs potentiels : croire et promouvoir la croissance des mesures vertes.


Dr. Imad Brik avec un groupe d'ingénieurs en Palestine qui ont reçu une formation sur les systèmes solaires photovoltaïques dans le cadre du projet Med-EcoSuRe

"Le sujet relève une grande importance pour les générations futures de la zone du programme. Les universités représentent un bon point de départ, mais le secteur privé est beaucoup plus conscient des coûts. Si l'idée séduit le secteur privé, alors les perspectives sont bonnes. Beaucoup de sensibilisation et d'introduction de nouvelles pratiques reste à faire pour améliorer le niveau de nos bâtiments en termes d'efficacité énergétique" – déclare Ines Khalifa du Centre méditerranéen des énergies renouvelables.

Le sujet relève une grande importance pour les générations futures de la zone du programme. Les universités représentent un bon point de départ, mais le secteur privé est beaucoup plus conscient des coûts. Si l'idée séduit le secteur privé, alors les perspectives sont bonnes.