[InnovAgroWoMed] Femmes rurales pendant et après la COVID-19 : Ces héroïnes malgré tout !

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Présidence de la République Tunisienne - Unité d'information et de communication

« Des preuves irréfutables ont démontré que la participation active des femmes améliore l’efficacité de l’aide humanitaire, la crédibilité et la qualité du maintien de la paix, le rythme de la reprise économique au lendemain d’une crise, et la viabilité des accords de paix » 
                                                                                             Ban Ki-Moon - Sommet humanitaire mondial

Elles étaient comme toujours et malgré tout au rendez-vous, sur tous les fronts, et elles le sont encore ! Elles se sont acharnées et ont assuré en blouse blanche parcourant les couloirs de la vie et de la mort dans des hôpitaux sinistrés par le virus ; en tenue militaire assurant la sécurité et vaccinant la population dans les lieux les plus inaccessibles ; derrière des écrans et sur les estrades de classes très peu protégées, essayant par tous les modestes moyens du bord de sauver l’année scolaire … Elles prenaient tous les jours les marches des tribunaux qui ont été pendant des mois de épicentres aussi risqués que les morgues des hôpitaux, à défendre des femmes violentées derrières des portes fermées à clé au cœur du confinement général…

Elles ont couvert des centaines de manifestations revendiquant la dignité, le travail et le vaccin, des scènes du quotidien des hôpitaux, des conférences innombrables du ministère de la Santé, tendant leurs perches et dictaphones à des bouches potentiellement contaminées, souvent marginalisées et toujours avides de droits fondamentaux et de survie… Elles étaient derrière les fourneaux et face à des frigos dégarnis, à nourrir des enfants soudainement déscolarisés et confinés et des époux manquant de visibilité mais aussi de revenus, qui se sont trouvés à leur tour en arrêt de travail du jour au lendemain. 

Khawla BOUKRIM, journaliste d'investigation - rédactrice en chef de "Kachf Media" / Crédit photo : Hassen Farhat

Elles étaient à la fine pointe de l’aube sur le dos du fou camion de la mort, prenant la route des fermes et des champs de discrimination, couvrant leurs visages mornes et pensifs par le coin de leurs foulards vétustes à défaut de masques anti-covid. Elles prenaient ces mêmes routes, déterminées à survivre, à raviver la terre, et à nourrir des familles qui tremblaient de faim, des symptômes du virus ou de peur de mauvaises nouvelles, de contamination, de licenciement ou de décès… 

Ces braves femmes tunisiennes comme il y en a un peu partout ou on en trouve des femmes, elles étaient là, debout, bien décidées à ne pas s’évanouir et tout lâcher face à une féroce pandémie qui a dévoré des vies, des emplois, des rêves et des neurones.

Ces dernières, femmes en milieu rural tunisien, étaient selon les rapports officiels et ceux des organisations de la société civile, les plus affectées par la pandémie de la COVID-19. Le contraire nous aurait surpris. La marginalisation, la pauvreté, la discrimination ont toujours été associés au travail des femmes en milieu rural notamment dans le secteur agroalimentaire. 

 

Un rapport de l’FAO affirme que « la vulnérabilité face aux chocs et aux crises est étroitement liée à l’inégalité entre les sexes : les catastrophes renforcent, perpétuent et accentuent cette inégalité. En outre, les contributions des femmes aux activités de renforcement de la résilience et aux processus de consolidation de la paix sont souvent négligées, et leur potentiel de leadership n’est pas encore reconnu ».

Le même rapport affirme par ailleurs que « Les crises prolongées ou récurrentes affectent la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’un très grand nombre de personnes. Les catastrophes naturelles ou d’origine humaine limitent les possibilités d’avancée économique, détruisent les biens ménagers et modifient le tissu social, affectant le rôle des hommes et des femmes, à la fois au sein de la famille et en tant qu’acteurs économiques. Ceci a souvent pour incidence d’accroître la charge de travail des femmes et des enfants. Le nombre de foyers dirigés par des femmes a tendance à augmenter », et ce dans le cas de la COVID-19 en raison du confinement, de la fermeture obligatoire de certains commerces, de la suspension de plein d’activité, de la maladie ou de la mort des hommes, et « les femmes adoptent alors un rôle économique nouveau au sein du foyer et de la communauté. »

Ce grand effort fourni en pleine crise ne fait cependant qu’accentuer davantage leur vulnérabilité, « les femmes ayant moins accès aux biens et aux ressources et percevant des salaires plus faibles, bien que leur charge de travail domestique reste la même ou augmente ». 

Ces vulnérabilités spécifiques aux femmes appellent à des interventions et des actions sérieuses, ciblées et immédiates pour prévenir les séquelles de la pandémie pour la période du post COVID-19 qui s’avère quasiment aussi critique que la période précédente, du moins en termes d’économie, de durabilité et de santé physique et mentale.

Pour cela, le projet « InnovAgroWoMed » du Programme IEV CTF Med, se voit malgré près de deux ans passés sous la crise de la COVID-19, plus déterminé que jamais à soutenir les femmes bénéficiaires tunisiennes, italiennes, espagnoles et palestiniennes en milieu rural dans le secteur agroalimentaire pour qu’elles se remettent de la crise récente et de la crise socioculturelle et économique en général, qui les a accompagnées depuis toujours. 

 ASALA, membre du Consortium du projet InnovAgroWoMed, lors de sa première session de formation pour les bénéficiaires du projet

Certaines de nos bénéficiaires ont déjà commencé la formation dans le cadre du programme de formation et d’accompagnement mis en œuvre par le projet, d’autres comme celles de la Tunisie débuteront la formation en septembre 2021. 

Le but serait de garantir qu'à l'issue des programmes de formation intensive, les femmes disposeront des compétences nécessaires pour être compétitives et mieux préparées à trouver un emploi ou à devenir entrepreneures. Cela leur permettra non seulement de trouver un emploi, mais aussi un emploi durable et désirable, car elles deviendront de véritables agents du changement dans les contextes ruraux où elles vivent, réduisant ainsi la pauvreté et favorisant l'inclusion sociale.

Suivez notre site web et notre page facebook pour vous tenir informés du parcours des femmes bénéficiaires du projet InnovAgroWoMed et de ce qu'elles deviendront après cette expérience.