Les subventions en cascade d'ENSERES aident le Liban à sensibiliser sur la nécessité de préserver son patrimoine naturel et culturel

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©SPA/RAC, Bilal Kashmar

La mission du « Comité libanais pour la sauvegarde de Tyr » (CSLT) dure depuis plus de quarante ans. Depuis 1980, le comité s'est engagé dans la sauvegarde du patrimoine environnemental et culturel de la ville et son développement durable. Depuis des millénaires, le centre situé au sud du Liban est un protagoniste de l'histoire méditerranéenne, et le pari de CSLT est qu'il le restera grâce à ses habitants.

« Impliquer les étudiants dans la conservation de la Réserve Naturelle de Tyr » est le nom du projet grâce auquel le Comité s'est vu attribuer le financement alloué par le CAR/ASP au sein du projet ENSERES. Grâce au projet, des centaines d'étudiants locaux et provinciaux participeront à des conférences consacrées à la valeur archéologique et environnementale de ce qui est une réserve naturelle protégée par l'État libanais depuis 1998.

Des ateliers et des visites permettront aux jeunes d'entrer en contact avec les richesses naturelles et historiques du site. L'expérience se traduira ensuite par un essai dans lequel les étudiants exprimeront leur relation avec la réserve naturelle, proposeront des idées et des stratégies pour l'avenir. Le meilleur essai remportera un prix. Mais pas seulement les jeunes : le projet CSLT comprend également une vaste campagne de sensibilisation dans la presse et les réseaux sociaux qui ciblera également le reste de la population locale.

« Le projet que nous allons mettre en œuvre grâce à ENSERES est la dernière de nombreuses initiatives menées depuis quatre décennies. Le Liban a traversé et traverse encore des moments très difficiles, mais nous sommes là pour défendre Tyr et en faire un modèle de dialogue et de durabilité ", déclare Maha el Khalil Chalabi, responsable du CSLT. Grâce à l'association, Tyr a été reconnue par l'UNESCO comme site du patrimoine mondial et a pu repousser les projets qui voulaient transformer la région en un immense port commercial qui aurait détruit son énorme valeur historique et environnementale.

La réserve naturelle de Tyr est l'une des deux aires marines protégées du Liban. Elle englobe une zone côtière sablonneuse de 3,8 kilomètres carrés et un quadrant marin de 113 kilomètres carrés. Le littoral abrite l'une des rares plages de sable restantes au Liban, certainement la plus longue, et une zone humide protégée par la convention de Ramsar. La mosaïque d'eaux, de marécages et de dunes abrite des espèces animales et végétales rares et fragiles, telles que les tortues caouannes et vertes (qui viennent ici pondre leurs œufs), la souris épineuse d'Arabie, les lézards des murailles et les narcisses marins. La beauté et la complexité ne s'arrêtent pas au contexte environnemental. La réserve comprend également la vieille ville, avec l'ancien port et le souk, une zone agricole et un site archéologique, qui comprend les sources phéniciennes de Ras El Ain. Un patrimoine ancien et fragile que seule l'énergie des nouvelles générations pourra protéger à l'ère du changement climatique.