La section tunisienne de CIES et l’Union Tunisienne de Solidarité Sociale (UTSS) ont organisé le 17 mars 2022 au Hub Dar El Ourabi à la Manouba une journée de présentation des résultats préliminaires de l'analyse des besoins des entreprises en termes d’emploi (dans le secteur agro-alimentaire et autres) et de discussion des pistes de réflexion sur l’insertion professionnelle des jeunes, des femmes et des jeunes qui sont sans emploi, ne poursuivent pas d'études et ne suivent pas de formation (NEETs en anglais). Cet événement s’inscrit dans le cadre des projets INDIMEJ et MYSEA.

Cette rencontre représente, en effet, une continuité à la journée de réflexion organisée le 5 janvier dernier. Cette 2^ème rencontre a regroupé des représentants des parties prenantes qui œuvrent dans le domaine de l’insertion professionnelle des jeunes et notamment dans les secteurs de l’économie verte, bleue et circulaire et dont parmi leurs missions est d´assurer l’inclusion économique des NEETs, jeunes et des femmes en Tunisie. Il s’agit également d’une occasion qui a permis de mettre en exergue la synergie entre les différents acteurs du paysage tunisien, d’une part, et de profiter de la complémentarité entre le projet “INDIMEJ”, cofinancé par le Ministère de l’intérieure de l’Italie et le projet MYSEA, financé dans par l’Union européenne par le biais du programme IEV CTF Med  dont le chef de file est CIES Italie.

Soucieux de promouvoir l’avenir économique des jeunes et leur employabilité dans le domaine de l’agroalimentaire et d´autres domaines d’embauches, la section tunisienne de CIES, l’UTSS et tous les partenaires impliqués dans cette dynamique ont partagé les idées et les bonnes pratiques en matière d’insertion professionnelle des jeunes, les nouvelles technologies au service de la formation, de l’employabilité et les opportunités nationales et locales mises à disposition des jeunes, des femmes et des NEETs en Tunisie.

Il est à noter que, dans le cadre des projets MYSEA et INDIMEJ, il a été confié au cabinet de consulting ADVI la réalisation d'une enquête auprès des entreprises dans le secteur agro-alimentaire et d´autres secteurs d'activité. L’objectif est de faire un mapping des entreprises dans les zones d’intervention (9 municipalités au Grand-Tunis, Nabeul et Bizerte); identifier les besoins en compétences et des profils requis dans les entreprises et recueillir les points de vue des acteurs économiques concernant la gestion des déchets et l´identification des besoins dans ce secteur.

Parmi les résultats de cette enquête on cite qu’une cinquantaine d’entreprises du secteur agroalimentaire ont été contactées, dont 31 ont répondu au questionnaire. La majorité de ces entreprises sont situées à Nabeul (45%), suivie de Tunis (23%), de la Manouba (13%) et de Bizerte (6,5%).

Les principales activités des entreprises sont la production de conserves (42%) et la production de boissons non alcoolisées et de jus de fruits.

D’autres parts, l’enquête a été faite avec 50 entreprises de tous les domaines (excepté l’agroalimentaire) dont 46 ont répondu au questionnaire. Les profils les plus recherchés pour ces entreprises sont ceux d'ouvriers (23%), de commerciaux et de responsables qualité (13%).

Les résultats de l’enquête révèlent que le travail en équipe et les compétences en matière de leadership sont nécessaires dans l'industrie agroalimentaire, ce qui fait défaut dans les cours de formation, qui se concentrent davantage sur le travail individuel. Il est donc important de comprendre la dynamique des personnes, leurs compétences personnelles et la manière de travailler dans un contexte professionnel. Les compétences sectorielles fournies par la formation directe peuvent être développées ultérieurement.

L’intervention de la représentante de l’Agence Nationale de l’Emploi et du Travail Indépendant (ANETI) a révélé une actualité de valeur ; il s’agit du nouveau « Référentiel Tunisien des Métiers et des Compétences », qui n’est autre qu’une cartographie de l’ensemble des métiers existants sur le marché du travail, regroupés par domaine d’activité et par domaine professionnel. Il servira d’outil de référence pour le rapprochement entre les offres et les des demandeurs d’emploi, et ce en instaurant un langage commun basé sur les compétences entre les deux. Voici le lien de ce référentiel.

La plupart des profils recherchés par ces entreprises seront recrutés en 2022 ou 2023.

Les profils recherchés par les entreprises varient selon le secteur d'activité et la spécialisation de l'entreprise.

Les compétences comportementales les plus demandées sont :

- Pour le secteur agro-alimentaire: travail d’équipe, motivation, responsabilité et leadership, la créativité, la communication et l’écoute.

- Pour les autres secteurs: travail d’équipe, motivation, responsabilité et leadership, méthodologie et esprit d’analyse et la créativité.

Pour la question des méthodes d'embauche, l'entretien au sein de l’entreprise et l'entretien virtuel sont les choix les plus importants pour les entreprises du secteur agroalimentaire et des autres secteurs. Il faut noter qu’il existe d´autres méthodes d’embauches des jeunes tel que : les ateliers, les salons et les foires. Les participants ont cité différents exemples de salon d’emploi tels que: Job’In organisé par CIES section Tunisie en 2020 et le Salon Job fair qui a été récemment organisé par ANETI.

Pour la question types d’insertion des profils recherchés plusieurs modalités se présentent: Contrat de travail à durée déterminée (CDD), Contrat à durée indéterminée (CDI), Contrat d’Initiation à la Vie Professionnelle (CIVP), Contrat Dignité (Karama) et Stage dont le contrat CIVP et le Stage présentent un choix très important pour les entreprises du secteur agroalimentaire et les autres secteurs.

En définitive, la journée de présentation des résultats préliminaires et de discussion des pistes de réflexion sur l’insertion professionnelle des jeunes, des femmes et des NEETs a représenté un événement phare qui a permis à tous les partenaires des projets INDIMEJ et MYSEA de comprendre davantage le marché de l’emploi dans le domaine de l’agroalimentaire et les autres domaines d’embauches et de faire des recommandations pour un travail en réseau et d’échange d’idées et d’initiatives.