RESMYLE en France : Manque d'eau pour cause de sécheresse, et si les anciennes routes de l'eau étaient une solution ?

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@LaProvence

Du 14 au 28 novembre 2021, Walid, Raja, Seifeddine, Chloé, Zoé, Matthieu, Nabil, Bastien, Giovanni Luca, Antoine et Loïc, venant d’Italie, de France et de Tunisie, de 18 à 30 ans, furent accueillis à l'atelier de formation pratique sur terrain RESMYLE à Malemort du Comtat (Vaucluse - France) avec pour objectif de leur faire découvrir et de faire connaître à la population locale les anciennes routes de l’eau de la région.

Malemort du Comtat, situé au pied des Monts de Vaucluse et du Mont Ventoux, bénéficie d’une irrigation directe par les eaux ruisselant des montagnes, préservant ainsi ces terres de piémont de la sècheresse, depuis des millénaires. Mais la population a également su au cours des siècle et avec ingéniosité, canaliser et stocker cette eau si précieuse en période estivale, en créant des galeries drainantes, des citernes ou aiguiers, des fontaines et lavoirs et en aménageant les flancs des collines en terrasses de culture afin de limiter le ruissellement et l’érosion des sols. Cependant depuis la fin du 19ème siècle et la construction du Canal de Carpentras, toute l’irrigation de la plaine de Malemort se fait avec l’eau de la Durance, entrainant l’abandon des petits ouvrages hydrauliques aujourd’hui souvent en ruine. Or le réchauffement climatique actuel devrait conduire la population à remettre en valeur et en fonction ces ouvrages afin de diversifier les approvisionnements en eau de la commune.

C’est à ce titre que l’association OPUS a jugé opportun de valoriser les anciennes routes de l’eau auprès des jeunes de l’Atelier de Formation de Terrain RESMYLE.

Pendant ces 15 jours, les jeunes ont découvert les différents types d’ouvrages hydrauliques présents dans la région, le rôle prépondérant qu’ils jouaient, leur état actuel et les méthodes permettant de les restaurer. Ils ont, entre autres, découvert le canal de Carpentras qui traverse tout le territoire, les canaux traditionnels agricoles, les galeries drainantes qui alimentent les fontaines des villages et autres ouvrages de récupération, stockage et acheminement d’eau. Puis ils ont mis en pratique leurs apprentissages :

  • En restaurant un aiguier creusé dans le rocher avec une initiation à la maçonnerie traditionnelle à pierre sèche et à l’enduit à la chaux,
  • En réalisant une enquête auprès des habitants autour du patrimoine lié à l’eau sur le territoire,
  • En créant un support de balade pour le parcours des aiguiers, sous forme de panneaux explicatifs.

Les participants ont présenté leurs travaux à la population locale lors d’une restitution publique.

L’association OPUS, à vocation Euro-méditerranéenne, implantée en Provence et labellisée CPIE des Pays de Vaucluse (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement), propose un large éventail d’activités liées à la valorisation du patrimoine et la protection de l’environnement. Elle est l’un des partenaires français du projet RESMYLE.