Dans les derniers jours de juillet, le projet ENSERES a visité Tyr, la splendide ville côtière libanaise qui, avec Sfax en Tunisie, est au centre du projet de capitalisation financé par ENI CBC MED. L'événement, organisé par TCNR (Réserve naturelle côtière de Tyr), ETC-UMA (Centre thématique européen, Université de Malaga) et MedCities, a été une occasion importante de réunir toutes les parties prenantes impliquées dans la création d'un système de gestion intégré, capable de protéger la valeur environnementale et de déclencher un développement durable, en rétablissant l'équilibre entre l'économie et la nature.

La première réunion prévue a eu lieu dans les installations du TCNR, situées le long de la magnifique plage de Tyr, l'un des rares rivages non contaminés sur les 220 kilomètres qui composent la côte libanaise. Ici, la situation générale de la réserve et les premières actions menées dans le cadre du projet ont été discutées. Par la suite, l'équipe d'ENSERES s'est déplacée à la mairie, où le Maire Hassan Dbouk a illustré les facteurs de pression auxquels la Réserve est confrontée, et les stratégies mises en œuvre par les institutions communales. Les rivages sablonneux, la mer, les étangs, les espèces animales et végétales, les précieux sites archéologiques de Tyr font face aux conséquences négatives d'une pression anthropique excessive, qui risque d'éroder l'immense écosystème et le patrimoine culturel d'un lieu qui a été un protagoniste de la Méditerranée historique depuis l'époque phénicienne.

Pour cette raison, lors de la première journée, le dialogue avec les autorités municipales, les experts, les pêcheurs, les agriculteurs et les opérateurs du secteur touristique a été fondamental : seule une stratégie collective peut restaurer l'harmonie perdue entre l'homme et la nature. La valeur de Tyr et de son patrimoine environnemental s'est manifestée avec toute sa force lors de la visite des sites archéologiques et de la fascinante promenade en bateau le long de la côte.

Le dialogue et le savoir ont été nécessaires pour affronter la deuxième journée de visite, au cours de laquelle les partenaires du projet se sont relayés pour expliquer la boîte à outils développée par ENSERES, discuter des outils les plus appropriés, des modalités et des délais de mise en œuvre. Les besoins réels du territoire ont ainsi trouvé des réponses précises. « Nous avons décidé de nous concentrer sur trois types principaux d’outils : les déchets marins, la surveillance de la biodiversité marine et la formation financière», explique Ali Badreddine, biologiste marin de TCNR, qui souligne également que « ENSERES est une belle opportunité pour Tyr. Le projet nous donne la possibilité de renforcer les capacités de l'intérieur, dans un processus ascendant. En même temps, il est capable d'insérer la Réserve dans un réseau d'autres aires marines protégées méditerranéennes ».

Au cours de l'atelier, les actions du projet ENSERES ont été comprises en lien avec les autres projets travaillant à Tyr et sa Réserve; Med4EBM, COMMON, PlasticBusterCAP, BioConnect et BlueTyre. L'atelier a réuni 20 personnes, des représentants du ministère de l'Agriculture, de la TCNR, des bureaux techniques de la municipalité de Tyr, de l'Association pour le développement des capacités agricoles et des représentants de la communauté des pêcheurs. Parmi ceux-ci étaient également présents les experts de l'ACE4CE, l'une des trois ONG lauréates des petites subventions du projet ENSERES, également objet d'étude et de débat.

Au total, deux journées denses et fondamentales pour Tyr et ENSERES, comme le souligne Christoph Schröder, chef de projet à ETC-UMA et l'un des représentants du groupe de visiteurs :

"La visite de la réserve naturelle de la côte de Tyr a permis d'avoir un aperçu très détaillé des enjeux territoriaux et socio-écologiques de l'aire protégée et de ses environs. Il est devenu évident que la gestion et l'utilisation durable de ses ressources naturelles et culturelles nécessitent des outils adaptés à appliquer qui sont disponibles dans la boîte à outils d’ENSERES. Désormais, les acteurs locaux, des pêcheurs aux opérateurs touristiques, ont la possibilité de se former à l'application de ces outils au profit de leurs moyens de subsistance et des écosystèmes touchés.